Xavier Bertrand, Ministre du Travail, a annoncé une prochaine réévaluation du dispositif de la journée de solidarité du lundi de Pentecôte, « sans tabou ». Une intention louable et consensuelle, en ces temps de campagne pour les législatives, mais de quels effets sera-t-elle suivie ?
Effectivement ce dispositif présente une grande disparité d’application. Entre salariés (quand 73% des salariés du public n’ont pas travaillé, 72% des agriculteurs, artisans et commerçants l’ont fait – les grandes entreprises ont massivement chômé quand les PME n’ont pu offrir un congé), mais surtout entre contribuables (seuls les salariés sont concernés par cette mesure).
Ensuite, c’est la pagaille ! Les parents d’élèvent jonglent pour caser leurs enfants, beaucoup d’administrations fermées ne permettent pas au secteur privé de travailler normalement, la production est ralentie et inefficace.
Que rapporte cette mesure, « inventée » par François Fillon (gouvernement Raffarin) dans la précipitation en 2003, après le scandale de la canicule ? On nous parle de 2 milliards d’Euros, quand les besoins sont chiffrés à 6 ou 7 milliards d’Euros. Le produit de cette journée aura-t-il le même sort que celui de la vignette automobile (qui était pour les personnes âgées et que l'on a supprimée) ?
Pour la FNTAH, l'association des accidentés de la vie, "il convient de réfléchir à d'autres sources de financements solidaires si notre pays souhaite accompagner dignement et collectivement les personnes dépendantes".
Pourquoi se priver d’un impôt égalitaire, mettant à contribution tous les revenus et pas seulement ceux des personnes salariées ? Un impôt qui serait certainement plus populaire que d’autres, d’ailleurs ? Ou une taxe sur les produits financiers, sachant que depuis plusieurs années les retours sur investissements financiers rapportent plus que les salaires ?
A mettre en regard du projet de bouclier fiscal dont bénéficieront 100 000 personnes et qui coûtera 5 milliards d'euros au budget de l'Etat…